Arête de Coste Rouge, Ailefroide Centrale, avec Stéphane, les 7 et 8 août.
Fort de notre mise en jambe au Bietschhorn, nous laissons passer le coup de mauvais du WE
pour profiter du créneau météo qui s'annonce ensuite.
Stéph, un peu frustré par 3 années consécutives où il est tombé sur les pires météo de chaque été, aimerait faire une grande course.
Après réflexion, nous décidons de nous retrouver mardi matin au pré de madame Carle pour faire l'arête de Coste Rouge à l'Ailfroide Centrale. J'avoue qu'en passant le Galibier, j'ai comme un gros
doute : la Meige et les Ecrins sont tout blancs et la neige a l'air bien basse.....
Dédé Giraud que nous croisons à Vallouise me rassure et nous voilà partir avec de bon gros sac (bivouac oblige) au fond du glacier Noir. En montant, une autre cordée prend la même direction ! Et
moi qui croyait qu'on allait être seuls !
On doublera même une 3ème cordée le lendemain au sommet de la tour du Géant.
Nous faisons le plein d'eau sur le glacier histoire de ne pas sucer des cailloux pendant 2 jours.
Steph rale un peu à cause de son gros sac mais je lui explique qu'il sera content de boire à sa soif ce soir si il n'y a pas de neige. Le début de l'ascension se déroule sur un bon rythme et nous
arrivons à notre bivouac au pied de la Tour du géant vers 18h30. Il y a un peu de neige fraiche !
Bivouac 3 étoiles à l'abri du vent.
Le lendemain, ça grimpe un peu plus d'autant que la neige fraiche complique un peu les choses notamment dans la longueur en 4 pour rejoindre l'arête au sommet de la tour du géant. Les sections en
rocher "Oisans" que je craignais un peu s'avèrent être un peu consolidées par la neige et le froid. Finalement, je pense que les conditions étaient très bonnes : la neige gênante dans le bon
rocher est un avantage dans le rocher pourri.....
Sommet de l'Ailefroide à 12h. On refait un peu d'eau et j'essaye de mettre en ordre toutes les infos contradictoires que j'ai pour descendre... Pas simple.
L'autre cordée nous rejoint et quasi 5 h plus tard nous voici au refuge du Selé. Plus que 2h pour retrouver la voiture.... Je comprends mieux pourquoi il n'y a pas foule sur ces très belles
montagnes. Stéph est ravi et il peut être fier de lui.
C'est surement la course la plus longue et la plus engagée que nous aillons faite ensemble.
Yan Delevaux, guide de haute montagne.
La Compagnie propose des stages "grande
course".