Jour 2 (lundi 30août) : BEAUFORTIN.
Contrairement aux douces paroles rassurantes de Corinne la veille, la montagne, pour se faire belle, a choisi ce jour pour se payer un
lavage haute pression.
L'ambiance dans le minibus de Karen est joyeuse, l'air tremble sous les rires compulsifs. Tout le monde se dit qu'avec ce temps, un
chrétien ne mettrait pas un animal dehors.
Alors vous pensez, nous ! Il était acquis dans nos esprits rassurés que notre cheftaine nous prendrait en pitié et nous ramènerait
taper le carton à l'hôtel devant un majestueux bol de grog fumant et odorant.
Notre déconvenue a été grande lorsqu'il a fallu mettre sur nos douloureuses épaules les sacs pesants d'eau et de nourriture, protégés sous des capes plastique dont l'étanchéité empêchait le passage de l'eau, en même temps que de l'air.
Monique, pratique, a rapidement trouvé une solution au problème en déchirant la cape pour que son nez puisse se gorger d'air
montagnard.
Sous la pluie battante nous entamons donc notre deuxième journée à Notre Dame de la Gorge. La très romantique chapelle baroque est
d'autant plus admirable qu'elle nous offre un abri confortable. J'en profite pour confesser quelques pécheresses du groupe.
Départ aqueux.
La vie souriant aux audacieux, quand nous arrivons au Col du Bonhomme, la pluie s'est arrêtée. Elle a fait place à un vent glacial qui
rabat sur le sol une neige peu accueillante… Nous nous réchauffons dans le minuscule abri placé là par un génial génie. Nous déballons notre pique-nique. Glacé lui aussi.
Mais, les pitreries soutenant les désespérés, nous réchauffons nos esprits avec des plaisanteries de mauvais goût que nous trouvons spirituelles. Le rire détend.
Des étrangers essaient d'ouvrir la porte de notre abri. Devant nos airs égrillards et peu amènes, ils prennent peur et s'en vont (Dieu
nous le pardonne, mais la cabane était trop petite pour une personne de plus. Quant à laisser notre place, je vous jure qu'il faisait très très froid dehors).
Puis nous délaissons le Val Montjoie pour le Beaufortin, et nous nous dirigeons vers l’extrême sud du massif du Mont Blanc et sa vallée
reculée des Chapieux.
Au lac de La Gittaz, nous retrouvons avec plaisir Karen-la-souriante, qui nous amène au Chalet de Roselend où nous nous réconfortons et passons une nuit hantée par des rêves de tortures attachés nus quelque part au pôle nord.
Montée : 1272 m / Descente : 652 m / Temps de marche : 6 H 30.
Et, pendant ce temps, notre reporter faisait des photos…
Les textes, collectifs, ont été mis en forme par Pierre, Les photos sont d'Armand.
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