Après Christophe Profit, au tour de Pierre Carrier de nous transmettre ses commentaires sur cette impressionnante face nord de l'Eiger.
Avec encore plus de photos, juste pour vous.
La veille à kKeine Scheidegg. Sourire crispé mais pas le mal des rimayes… (y'en a pas).
Observation attentive angoissée ?… Non, pas trop.
Sortie de la traversée
Hinterstoisser. Christophe, serein, me rassure :-)
Sortie de la goulotte qui mène au deuxième névé.
Une longueur en tête, ça va
me détendre un peu !
Pas si simple… En fait, je
me rends vite compte que ce n'est jamais simple avec cette neige soufflée.
Que c'est austère vers le haut…
Le soleil lèche à peine le
haut de la paroi cinq minutes avant la nuit.
La suite, c'est deux longueurs compliquées, de nuit, avec gros bouchons de neige dans le fer à repasser
et arrivée au "bivouac de la mort".
Du balcon, maglnifique vue
sur Bern au fond sous la mer de nuage.
On est quand même bien mieux au bivouac…
Bivouac de la mort, frisquet quand même mais on a de la place.
On vient juste de finir de s'installer, Christophe, je suis sûr que là, tu ronfles déjà.
Lever 5 h pour un départ du
bivouac à l'aube.
J'ai bien noté que la barrière du balcon est pas aux normes…
Je vais faire un courrier à l'inspection du travail !
Début deLa rampe. C'est plein de neige… Dis Christophe, c'est quand la neige dure ?
Que des bouchons de neige
inconsistante. Christophe va devoir encore déblayer pour passer. Dur dur.
Hé Carrier, gare toi en dessous si tu veux pas être sorbétifier vivant !
Et dire qu'il y en a qui ont du plaisir à utiliser de la neige carbonique en cuisine…
Sortie de la longueur difficile de la rampe à mains nues. C'est froid. Onglées à répétition.
Tu mets pas longtemps pour remettre les gants…
La longueur en glace dure de
la sortie de la rampe.
Là, ça devient vraiment
gazeux : plus de 1200 mètres vers le bas.
Après le petit pilier, la
traversée des Dieux. Que c'est beau…
A Grindelwald, tout en bas,
le soleil arrive. Eh ben non : nous, on en aura pas encore aujourd'hui :-(
Fin de la traversée des
Dieux, on arrive à l'Araignée… Elle a pas l'air si terrible !
Là ça va bien : enfin on avance vraiment, même pas une demi-heure pour l'Araignée,
ça redonne l'espoir de sortir ce soir… mais ça va pas durer !
Joli tremplin de saut sur la Kleine Sheidegg, cette Araignée.
Suis étonné qu'un "freerider base jumper speedrider" s'y soit pas encore collé… Mais l''accès est pas tout à fait évident…
Goulotte de sortie de l'Araignée, de nouveau en glace et bouchon de neige.
Eh oui, un nouveau bivouac se
profile ! Les journées sont décidément trop courtes…
mais Christpophe me dit que le bivouac Corti,
c'est tout confort Relais & Châteaux, une fois on a dormi à cinq ici !
Aprés deux longueurs de nuit
difficiles, Christophe a dû hisser les sacs, on arrive au bivouac.
"Dis Christophe, il est où le bivouac ?"
"Ben on y est, tu vois pas ?"… ?!??!
D'accord, je savais bien qu' on avait pas la même notion du confort…
Comment t'as fait à cinq ?
1,5 m2, tu dors assis sur de
la glace en pente, tu glisses sans arrêt, le vide tout autour,
mais si, tu dors quand même – enfin, un petit peu.
Et Christophe, après avoir fait tout le casse-croute
(soupe, thé, sos, fromage, etc.), (il y a même une place pour le réchaud, grand luxe),
"Y faut manger" qu'y dit (on a mangé que deux barres de toute la journée)… une vrai mère, ce Christophe.
En fait, sur la photo, c'est pas qu'on se serre, c'est que si je fait 15 cm à droite,
je me retrouve pendu dans le vide.
Départ à l'aube, les fissures
de sortie. Cette fois, ça sent vraiment bon.
Là, il n'y a pas loin de 1600 mètres en dessous de nous.
Les pointillés blancs en bas, c'est les tas de neige des canons à Kleine Sheidegg.
Ça y est, on est sur la
calotte ! Que du bonheur et de la neige dure pour sortir. Trop top !
Le soleil, on se rappelait
même pas que ça existait !
Heureux Christophe, très
belle 11e de L'Eiger.
La première pour moi, mais à 55 ans, j'ai tout mon temps !
Pas peu fier hein ! :-)
Merci mille fois Christophe, tu m'aurais dit ça il y a seulement deux ans, je t'aurais dit "Tes fou".
Même pas j'ai osé y rêver dans ma jeune carrière d'alpiniste.
la descente en face sud n'est
pas simple non plus. I faut rester vigilant et Christophe le sait.
Il veille au grain parce que moi, je me relâche quand même !
Et il faut quand même encore grimper. Sortis à 11 heures au sommet, on aura le dernier train à 16h30.