Pilier Gervasutti en versant est du Mt Blanc du Tacul, TD 800m.
Une des toutes belles du massif.
Quel beau voyage que cette remarquable course ouverte en1951. Les ouvreurs ont nommé ainsi cette voie en hommage à Guisto Gervasutti qui y trouva la mort. La ligne est simple, pure et évidente.
De ce genre d'itinéraire que tout alpiniste aurait aimé ouvrir.
Il a reneigé le week-end passé et les températures ont sensiblement baissé aussi il redevient envisageable d'y aller. Durant la deuxième quinzaine d'août ça canardais sec par là-bas. Fonte de la
neige et ruissellement précipitaient des wagons vers les rimayes de part et d'autre du pilier comme en témoignent les photos. Il ne s'agit pourtant pas là d'écroulement, ni même d'éboulement,
mais juste de chutes de pierres, néanmoins, il vaut mieux être ailleurs quand ça se passe !
Bref, l'attaque juste à gauche du fil du pilier reste le moyen le plus sûr pour démarrer la voie et s'engager dans cette grande et belle course.
Passées les deux premières longueurs en rocher fracturé gris, c'est un festival de rocher compact et rouge du plus beau granit qui nous attend. Avec Christophe nous resterons tout le long de la
voie dans cette magnifique qualité de cailloux évitant tous les passages en face nord pour nous tenir toujours juste à gauche du fil du pilier. Magnifique. Les deux dernières longueurs mènent
directement au sommet de la flèche sommitale dans du pur cailloux.
Fissures sculptées dans la masse, knobs, et baquets tombent sous nos mains comme par magie. Un régal.
A ce point, la course est loin d'être finie mais le bonheur maintenant c'est d'alléger les sacs en troquant les chaussons pour les grosses et les crampons. Notre surprise sera grande alors, de
rattraper une cordée à la brèche avant la Crète de Coq. Ils étaient partis à la même heure que nous mais la veille. Nous croyions être seuls dans la voie.
Dans la variante de départ
Environ 7h30 le soleil descend vers
nous
Les fissures cannelées à mi-parcours
Dans une des variantes pour éviter les
passages en versant nord
Variante, pile sur le fil
Ne fermez pas, on arrive !
Pour éviter la dernière rampe côté nord
Plus très loin du haut...enfin
presque.
Le grand couloir
Cette fois-ci, on tient le bon bout, avant l'orage.
Sortie du 11.09.2011, texte et photos de Thierry Renault, guide de haute montagne.