Sous les vallées issues des cols Collon et de Valpelline, se trouve une vallée secrète : la vallée de Valpelinne.
Accessible depuis Aoste, sur la route du col du Grand Saint Bernard, la vallée étroite s'enfonce jusqu'au barrage Place Moulin.
Du Barrage, un chemin bordant le lac nous conduit sur 5km jusqu'au refuge de Prarayer.
Les gardiens, anciens alpagistes des lieux, se sont reconvertis en gardiens de refuge. Ils ont construit un refuge très accueillant avec électricité et eau chaude grâce à l'utilisation du cours
d'eau voisin.
Chez eux l'accueil n'est pas un vain mot. Le soir, nous sommes arrivés une heure après le début du repas (le trajet a été bien plus long que prévu), il nous ont proposé de nous installer dans les chambres avant de prendre le repas plutôt que de nous presser pour le dîner. Durant les trois jours, ils ont toujours eu le sourire et quelle que soit l'heure de l'après-midi, il était toujours possible de prendre un repas, salade, pasta, assiette de charcuterie, fromage local, dessert... la totale.
Le premier matin, nous avons choisi une exposition sud pour trouver une neige transformée. Nous sommes montés au col Collon, un dénivellé de 1000m. Nous avions prévu de déjeuner au refuge
Nacamuli mais la montée rapide en température de la neige nous a fait choisir de descendre rapidement pour profiter des bonnes conditions de ski. Nous avons mangé la pasta à
Prarayer.
Au deuxième jour, la météo nous annonce des passages nuageux accompagnés de giboulées. Le gardien nous affirme que le temps sera très acceptable. Nous décidons de partir pour le col de Bella Tza,
1000m de dénivellé.
En cours de route, une erreur d'appréciation (des pentes un peu trop raides à traverser pour rejoindre le vallon de Bella Tza) ainsi que le jour blanc nous incitent à changer d'objectif. Nous
préfèrons aller en direction du Château des Dames.
Trois cent mètres sous le col nous stoppons nos efforts car les peaux d'une partie des troupes bottent énormément et nous craignont les conséquences de la chaleur sur la qualité de la neige. La
descente dans une neige un peu lourde n'a fait plaisir qu'à la moitié de l'équipe, l'autre s'est régalée.
Pour le dernier jour, notre objectif est le col de Tzan. Au petit matin, après avoir salué le renard du lieu, nous entamons la montée raide au milieu des mélèzes. Puis un long vallon plat nous
amène au pied de la dernière partie. Nous atteignons un sommet un peu avant le dôme qui convient parfaitement à notre forme du moment.
La descente est superbe, un peu de poudre, un peu de neige à peine transformée et un final sur des pentes en neige de
printemps.
Une pause au refuge autour d'une salade, d'une assiette de charcuterie et de fromage, et nous voici prêts à refaire le chemin du retour le long du lac.
Texte et photos Didier Lavigne, guide de haute montagne.
Raid du 6 au 9 avril 2010.
Ski de raid avec la Compagnie des Guides de Chamonix.