Traversée des Pyrénées partie 3
Ce matin, départ de Panticosa, direction Collade de Tendenera (2340 m). Le départ est roulant sur une bonne piste où nous prenons vite de l'altitude.
La vue de la sierra Tendenera est magnifique mais très austère. La face Nord est un haut lieu du pyrénéisme hivernal. Eloignée, engagée, elle nous accueille avec l'écho des chutes de pierres et
le cri strident des choucas.
Attirés par la vue de cette face, nous en oublions de regarder où nous devons passer.
Lorsque nous nous en apercevons, nous avons loupé un embranchement pour aller directement au col de Tendenera. Nous monterons "à vue" à un col secondaire qui nécessitera 3 h de portage et
de tension (nous avons fini par 100 m d'escalade avec les vélos dans du 2 mais avec vélo... ) puis par une traversée dans des lapiaz. Nous rejoindrons enfin le col Tendenera tant attendu.
De là s'ensuit une descente extra de haut en bas et nous apercevons pour la première fois le massif du Mont Perdu et du canyon d'Ordessa.
Nous pénétrons dans le parc national d'Ordessa et dormons à Torla, joli village en vielles pierres, porte d'entrée du parc d'Ordessa.
Le lendemain, nous remontons la piste "des Miradors" (points de vues) et là, le régal se trouve plus dans les paysages que dans le pilotage.
Vues sur le canyon d'Ordessa, le Mont Perdu, Marbore, Taillon... C'est la journée que j'attendais et qui me donne entière satisfaction tant les paysages sont magnifiques.
Nous traversons de nombreux villages abandonnés qui donnent une ambiance particulière à cette étape, comme si les gens avaient fuit précipitamment en laissant bon nombre de meubles dans leurs
habitations.
La descente du canyon d'Anisclo sur une piste goudronnée est sympa, rafraîchissante, d'autant plus qu'elle est interdite à la circulation descendante (comme nous) mais nous nous octroyons le
privilège de l'emprunter tout de même avec l'accord officieux des gardes admiratifs de notre périple.
Nous dormons dans un camping à Puyarruego.
Le lendemain, le temps est gris et le moral accuse un coup de fatigue. Azzouz a très mal au dos (il traîne un lumbago depuis plus de 6 jours), il faut trouver un médecin, et moi, j'ai sûrement
attrapé froid car je suis assez fébrile.
Nous ne ferons qu'une courte étape, mais nous décidons d'avancer jusqu'à trouver un médecin.
Nous en trouvons un à Plan, une vallée isolée où nous décidons de nous remettre sur pied. Pour la petite histoire, la consultation du médecin pour Azzouz s'est très bien passée car il lui a fait
une injection à base de corticoïde (ah ah dopage) : plus aucune douleur ni gêne et en plus le médecin ne lui a rien fait payer... Bravo et merci ! Il lui a juste demandé de lui raconter notre
périple.
Une bonne nuit en dur et le lendemain nous grimpons à un bon rythme (le repos - ou le dopage - a fait son effet hi hi) la collade de Sahun (1999 m) avant d'emprunter un single génial qui nous
amène au village du même nom et jusqu'à Benasque où nous passerons la nuit.
Nous sommes donc dans le massif de l'Aneto (3403 m) et demain normalement nous passerons le seul point de passage roulable à la descente nous permettant de joindre le Val d'Aran. Nous prions donc
pour que la météo soit avec nous sinon il faudra attendre le prochain créneau ou se résigner à contourner le massif par la route (et ça on n'en veut pas).
Mateu Bourrat, AMM, option VTT.
Le VVT avec la Compagnie.