"Les montagnes se gravissent quand elles sont en conditions!"

En cette fin avril, nous décidons avec Michel d'appliquer ce vieil adage bien connu des montagnards.
On est fin avril et la montée au Couvercle sur une Mer de Glace complètement dénudée de neige croisant des skieurs, skis sur le sac, est un peu irréelle !
C'est un petit coup de poker, je pense que les conditions doivent être bonnes mais j'en serai sûr qu'une fois au pied de la montagne...

Départ 0h44 du refuge.
Le regel est top, nous sommes seuls au monde, pas une frontale à l'horizon.
A l'approche de la rimaye le doute s'insinue dans nos esprit : elle est énorme, ouverte et déversante... Le manque de neige....
Heureusement nous trouvons un petit pont de neige sur la gauche comme par magie !
Un peu de neige/glace puis du mixte et enfin la cheminée en 4c pour finir de nous réveiller au lever du jour.

Aiguille du Jardin, Col Armand Chalet, Grande Rocheuse et enfin la Verte !

Quel voyage pour atteindre ce sommet de rêve.
Nous sommes heureux et un peu fatigués quand même.
L'émotion est tellement forte qu'elle en est palpable...
La descente ne sera qu'un long, très long moment pour rejoindre Chamonix.

Merci Michel et encore bravo pour cette Verte bien méritée !

Texte et Photos de Yan Delevaux, guide de haute montagne.

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Les 19 et 20 avril Christophe Profit (guide de haute montagne) conduit Pierre Carrier au sommet de la Grande Rocheuse par la goulotte Vivagel.

"Quelle belle course que cette Vivagel à la Grande Rocheuse !
Après avoir passé la nuit au sommet des Grands Montets, on commence par un petit échauffement le mardi à la Ravanel-Frendo à l'aiguille Carrée, histoire de préparer un peu les mollets, conditions encore bonnes mais déjà un peu sèches avec la sortie des goulottes un peu rocheuse, mais grand beau, bonne glace, très belle voie, un peu technique.
On redescend de bonne heure vers midi et on en profite pour aller tracer un peu notre approche en peaux vers le Couturier depuis le passage du Rognon pour faciliter la remontée de nuit le lendemain et Christophe va jusqu'à la rimaye pour laisser le matos.
Puis accueil sympa de Béa et Fred au refuge d'Argentière, grosse sieste l'après-midi et poulet au curry top au diner : la vraie vie en montagne avec un petit coup de Génépy pour dormir !
Le matin, réveil 1h, départ 2h et 4h30 à la rimaye, évidemment j'avais oublié ma frontale donc la bonne trace était la bienvenue.
La remontée du Couturier a été vite avalée quoique bien en glace et donc un peu technique et la goulotte de Vivagel nous apparaît en supers conditions.
Ce seront 4 très belles longueurs soutenues et magnifiques.
Puis on encape dans le grand couloir en glace aussi moins raide mais avec le soleil c'est un vrai bonheur, relais casse- croûte et on reprend par une belle goulotte à gauche en glace noire très dure (bonjour les mollets après déjà 800m de pointes avant) pour sortir sur l'arête de la Grande Rocheuse à 100m sous le sommet.
Re-casse-croûte et sommet à 13h , point de vue exceptionnel sur tout le massif et sur la Verte à 150m à côté de nous.
Encore un super timing et quel bel itinéraire !
Encore un très grand souvenir, merci Christophe.
La descente depuis la Grande Rocheuse ne se présente pas mal mais les conditions du Whymper avec ces chaleurs sont déjà comparables à celles de fin juillet donc très délicates, et nous n'arriverons au Montenvers qu'à 20h, aussi la descente par la voie ferrée à Chamonix avec les gros sacs n'a pas été très cool pour mes doigts de pieds.

Tout ça sera bien vite réparé pour j'espère pouvoir repartir bientôt par en haut."

Dans la goulotte "Ravanel/Frendo

Dans la goulotte "Vivagel"

Texte de Pierre Carrier, photos de Christophe Profit.
Engement d'un guide de haute Montagne sur le site de la Compagnie.

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A l’image des grands sommets des Alpes, comme les Grandes Jorasses, les Drus ou l’Envers du Mont Blanc, les Droites inspirent respect et envie, de quoi faire rêver les montagnards.
Son nom est à l’image de la face nord, raide, inhospitalière et dépourvue de replat.

Rébuffat disait qu’il y avait peu de chance que cette face se dénature, qu’elle perde son caractère ou qu’elle devienne une course très fréquentée. Il avait raison, cette face est toujours aussi impressionnante, mais avec l’évolution du matériel et quand les conditions sont bonnes on peut y voir plusieurs cordées.

Cela fait longtemps que Régis me parle des Droites. Bon grimpeur, ayant fait beaucoup d’amateurisme, il préférait que je l’accompagne dans cette grande face nord.

On est donc partis  ensemble début avril. Les conditions étaient bonnes, à 17h on était au sommet juste bien pour entamer la descente.
La course s’est bien passée, à part la neige inskiable sous le Couvercle.

Texte et photos de Paul Dudas, guide de haute montagne.
Engagement d'un guide en privé.

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Les 9 et 10 mars 2011, Christophe guide Pierre dans la face nord des Droites. Une cordée suisse, Tania et Vincent ont également grimpé la même voie ce jour là.
La parole est à Pierre.

"J'ai toujours regardé cette face nord des Droites avec beaucoup de respect. L'an dernier en février on avait déjà été faire une petite excursion dans le couloir Lagarde, 3 jours, 2 bivouacs, terrible ! Un très grand souvenir. Mais qui eût cru que je pourrais un jour la gravir par une voie difficile : la Ginat. J'en ai rêvé mais c'était il y a 30 ans, et bien ça y est ! Départ du refuge d'Argentière à 3h du matin, et sortie au sommet 10 heures plus tard, c'est dire que les conditions n'étaient pas les mêmes. La goulotte de la virgule dans une nuit noire, grande ambiance, on est arrivé au lever du jour juste en haut de la grande pente sous les premières goulottes, et à la brèche des Droites à 13h, retour à Chamonix par le dernier train du Montenvers,  super-timing comme dit Christophe. Et deux belles longueurs difficiles en tête. Qui l'eût cru !!!  Sacré Christophe, un grand merci une fois de plus."

Photos de Christophe Profit, guide à la Compagnie.
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Nous avions projeté de faire cette course au départ du refuge d'Argentière le 12 mars, mais le mauvais temps annoncé pour le lendemain a accéléré le calendrier.

Nous sommes donc partis à la première benne des Grands Montets. Nous sommes descendus à ski sur le glacier d'Argentière par l'itinéraire classique pour éviter les chutes de séracs du Cordier et les crevasses du glacier des Rognons. C'est un peu plus long mais beaucoup plus sûr. La rimaye passe particulièrement à gauche de la voie. Il y a beaucoup moins de neige que sur les photos du topo, ce qui nous impose de tirer beaucoup plus de longueurs qu'à l'accoutumée. Des spin drifts nous arrosent joyeusement dans les longueurs raides. Heureusement la glace est de rêve. 800 mètres plus haut et nous arrivons au sommet des Courtes, un peu tardivement.

La descente se finira de nuit à la recherche du refuge du Couvercle où plusieurs cordées en provenance des Droites arriveront tout au long de la nuit. Le lendemain, descente en ski jusqu'au Montenvers. La météo avait dit vrai : le foehn souffle fort. La télécabine de la Vallée Blanche n'ouvrira pas. Un dernier effort pour remonter à pied jusqu'au train du Montenvers où nous nous délectons d'un bon café et d'un croque-monsieur. Il faut souffrir un peu pour apprécier les choses les plus simples.




Texte et photos de Christophe Boloyan, guide de haute montagne.

Sortie du 11 mars 2011.

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