Le premier Chamonix-Zermatt de l'hiver est parti cette semaine.
Conditions superbes, neige de printemps et beau temps.
Que demander de mieux !

Sous le Cervin.

L'hiver dernier, Michael, guide stagiaire à la Compagnie, de retour de la Haute Route, nous avait envoyé un petit texte.

Il est américain et n'écrit pas le français parfaitement.
Mais nous avons laissé le texte original pour garder le réalisme, il faut le lire avec l'accent.

"Jour -1. La Vallee Blanche plus un petit rando pour essayer le material.
jour 1. Col du chardonnet avec un rapell de 60 m et crampons pour la fenetre du Saleina. dort au refuge trient.
jour 2. descent le glacier du trient, crampons pour le col des Ecandies, belle descent jusq'au Champex. Taxi nous ammene au Chable. mange bien a Verbier, shopping et dort au refuge Mont Fort.
jour 3. col de la Chaux, col de mortin, sommet de Rosablache! descente poudrouse au refuge Prafleuri!
jour 4. col de Roux, un peu long sur Lac Dix mais la cabane Dix noux attends avec un excellent Rosti!
jour 5. le grand jour en altitude! Le Serpentine (en condition exceptionelle) et le sommet de Pigne d'Arolla en Grand Beau temps--vue du Cervin! Descente en poudre a cabane Vignettes.
jour 6. pas tres beau :( mais on dis  on va regarder le premier col (l'Eveque) et toujours un peu couvert et avec un peu de neige qui tombe, mais on va voir la deuxieme col (col de Brule)--parce ce que on peut toujours rentre a Arolla directement depuis le cold de Brule. Meme chose, et on dis que on peut descend vers le col de Valpeline un petit peut pour voir les conditions. Et surprise! En bas, il faisait assez beau pour voir la descent de Glacier Stockji a Zermatt!
 
Tres bon voyage avec un group homogene et sympa!"







Texte et photos de Michael Silitch, guide de haute montagne.

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JOUR 4 : Traversée Chiaperra-Chiesa  (par le col de Bellino 2804m)

Une longue étape nous attend ; afin de nous raccourcir le chemin, Stéphane le Goff, notre bienveillant gardien de refuge, nous emmène de bon matin dans son impressionnant 4X4. Quand il nous quitte, nous nous demandons comment il va réussir à revenir au refuge par cette route verglacée et bordée d’un dangereux précipice…

De bon pas, nous remontons le vallon de l’Autaret, le temps se gâte juste avant l’arrivée au col de Bellino. Baptiste et Nelly, toujours vaillants sont motivés pour poursuivre le raid en traversée.

Nous basculons  vers le val Varaita dans un baquin dantesque, masque, carte et boussole sont à la fête, parfois la visibilité est réduite à 5 mètres.

Par mille précautions nous rejoignons le point délicat de l’itinéraire : un canyon de 800m de long, sorte de half-pipe balayé par les rafales et les flocons qui crépitent sur nos masques. Assez vite, nous nous encordons, histoire de ne pas  prendre un bain en tenue de ski… nous progressons lentement, une cascade de glace barre notre chemin…la descendre en rappel ou la contourner par le côté ? Nous  fixons nos crampons pour remonter une dizaine de mètres sur notre gauche, il nous faut maintenant redescendre un dièdre sur quelques mètres ; bien assurés, quelques pas délicats en rocher  et nous rejoignons de nouveau le chemin de descente.

C’est avec soulagement  et  fierté d’avoir vécu une pleine aventure que nous atteignons le hameau de Santa Anna où l’aubergiste vient nous chercher avec sa voiture. Gianfredo, 83 ans bon pied, bon œil, nous conduit  jusqu’au village de Chiesa à la Tratoria del Pelvo ;  son épouse Margherita nous accueille avec la plus grande gentillesse. Nathalie, mon épouse, nous rejoint pour les deux derniers jours de notre raid.

Jour 3

Alfonso Pascual, guide de haute montagne.

JOUR 2 : Traversée Larche – Chialvetta  (par le col de Ruburent 2502m et le col Di Scaletta 2614m)

Journée splendide ; nous remontons le vallon de l’Oronaye sous le regard d’une horde de chamois, passons le col de Ruburent et son lac glacé, et atteignons enfin le col de la Scaletta pour  un pique-nique bien mérité. Nous sommes seuls à cette période et nous nous réjouissons à l’idée d’une longue descente sur Chialvetta. Il faut tout de même se concentrer sur l’itinéraire, les cartes italiennes ont un côté quelque peu fantaisiste…comme des coloriages pour enfant…

Les quelques champs de poudreuse sont l’occasion de parfaire notre technique ; nous poursuivons ensuite sur le hameau de Viviere où, de façon inattendue, nous trouvons une bouteille de rouge et un verre sur une table dressée au milieu du chemin… sûrement pour satisfaire les passants assoiffés…

C’est enfin  le magnifique village de Chialvetta, son église, sa crèche, les ustensiles d’antan mis en évidence, et l’auberge de Rolando où le temps s’est arrêté…

Nous sommes seuls à l’auberge, Rolando nous sert du cerf qu’il a chassé cet automne, nous raconte des histoires de contrebandiers (du sel contre du riz), des quelques habitants qui pourraient vivre, comme avant, en complète autarcie…

Alfonso Pascual, guide de haute montagne.

JOUR 1

La saison 2012 des raids à ski approche.
Le raid Chamonix-Zermatt se dessine dans les têtes.

Voici une petite piqûre de rappel sur un raid haute route effectué en 2011.

Grands Montets - refuge d'Argentière.
Météo médiocre pour ce départ, neige, brouillard, vent.
Quelques périodes plus claires nous permettent de rejoindre le refuge sans utiliser les instruments.
Accueil chaleureux de Béa et Fred. Le refuge ne déborde pas, nous ne sommes qu'une quinzaine. Nous sommes deux guides qui pensons que la journée du lendemain sera correcte.

Argentière - Champex.
Le jour se lève avec une tempête de ciel bleu, heureux d'avoir vu juste.

Nous nous laissons glisser rive gauche du glacier d'Argentière mais malheureusement nous ne pouvons rejoindre le pied du Passon par cet itinéraire. Pour éviter de perdre trop de temps, nous remettons les peaux et le guide décide de passer par le col du Chardonnet. Gérard, doutant de ses capacités dès avant le départ, confirme le fait que pour partir sur Chamonix-Zermatt, il ne suffit pas d'avoir une bonne forme physique à la ville. Il faut également avoir l'habitude de l'effort en montagne et un bagage certain en tant que skieur de randonnée.
Nous faisons demi-tour, descente dans la vallée et nous rejoignons Champex en voiture.

Gérard reprend le train et s'essayera à nouveau à l'activité, l'hiver prochain, mais sur un autre objectif, type Silvretta ou Vanoise, de quoi emmagasiner de l'expérience.
Les deux beaux lenticulaires sur la Verte et les Droites ne nous prévoient pas de soleil pour les jours à venir.

Champex - cabane de Prafleuri.
Au petit déjeuner, la neige tombe à gros flocons. Après un petit coup de voiture et quelques remontées mécaniques de Verbier, nous arrivons au pied du col de la Chaux. Nous collons nos peaux et nous voici partis sous une petite chute de neige. La première partie de la journée ne sera finalement pas trop moche, quelques éclaircies et un brouillard pas trop épais qui nous permettent même de bien skier dans la descente du col de la Chaux.
La descente sur le refuge de Prafleuri sera plus crispante. La visibilté nulle et les barres rocheuses nous font sortir le GPS et naviguer aux instruments. Le thé de bienvenue de Babeth sera très apprécié.
Les chutes de neiges ont été plus importantes ici qu'à Chamonix. Le soir, au moment de la réunion météo entre guides et gardien, le doute s'installe sur la qualité du manteau neigeux dans le parcours du jour suivant.

Prafleuri - cabane des Dix.
Tout le monde est levé tôt en prévision de la traversée en direction du Pas du Chat. Les pentes au-dessus du lac des Dix sont exposées plein Est et personne n'a envie de traîner là-dessous dans la chaleur. Cette éventualité ne se présentera pas car la montée au col des Roux va nous faire renoncer à emprunter le Pas du Chat.
Antoine, guide de Verbier, se retrouve à faire la trace pour le col de Roux. Tout au long du parcours, de nombreux "wouuuf" (le manteau neigeux se tasse sous ses pas) l'inquiète. D'un commun accord, les 4 guides présents  décidons de faire marche arrière et de rejoindre les Dix par le Pas de Chèvre.
Descente à Pralong où nous prenons un taxi qui nous conduit à Arolla.
Au sommet des pistes d'Arolla, face au Pigne (l'étape du lendemain) petite pause à la buvette puis nous montons en peaux jusqu'au Pas de Chèvre. Cinquante mètres d'échelle plus bas nous traversons le glacier des Dix pour rejoindre la cabane du même nom.
Au Dix, une seule "obligation" : les rösti du midi.

Texte et photos de Didier Lavigne, accompagné de Hervé, Olivier et Paul-Joël.

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