9 mars 2010
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En 2009, la compagnie des guides a aidé le projet d'Yvan Kojouharov.
Voici leur récit:
Le 8 septembre 2009, à 16h17, Yvan Kojouharov (en chaise roulante depuis 1990
suite à un accident de montagne) avec ses amis - 33 alpinistes bulgares et le guide
de haute montagne Jean Troillet - ont franchi le plus haut sommet des Alpes : le
Mont Blanc (4 810 m).
L’ascension commença à 1h30 du matin à partir du refuge des Cosmiques (3’613 m), et après 6 heures d’évolution à la lumière des lampes frontales, à 7h15, l’équipe arriva à l’épaule menant au sommet du Mont Blanc du Tacul (4’248 m).
A partir de là, par une traversée horizontale et un dangereux passage de séracs à la base de la pente, l’équipe pénétra dans la face du Mont Maudit (4’465 m).
Ici la pente se redresse, la trace suit une raide diagonale devenant verticale vers la fin. Les manipulations de cordes, de l’équipement spécialisé et les passages des différentes formations neigeuses rendaient difficile la progression et l’assurage de la luge.
Malgré quelques moments assez délicats et certaines difficultés imprévues, vers 10h30, nous arrivâmes au col du Mont Maudit et c’est là que, pour la première fois, nous pûmes jeter un coup d’œil au delà de « l’arrête » qui, jusqu’à présent, nous cachait la partie finale de notre course.
A partir de cette arrête commence le passage le plus technique: une longue et délicate traversée de la pente inclinée menant vers le col de la Brenva (4’303 m) où nous attendait le camp dressé pour le bivouac du retour. A 12h30, après un bref repos au camp commença la dernière partie de l’ascension. A ce moment, après 14 heures d’efforts en altitude, les forces commençaient à s’épuiser, et l’énorme pyramide sommitale s’élevait au-dessus de nous, impressionnante et écrasante.
En même temps les conditions météorologiques étaient excellentes – soleil et très peu de vent. Un dernier effort et, à 16h17, nous voilà au sommet, à 4810 m au-dessus de la mer.
C’était pour nous tous un moment très fort et plein d’émotion. Ensemble nous avions atteint un objectif très difficile, presque impossible, le fruit d’une longue préparation de plus de trois ans. En fait, malgré l’émotion, la satisfaction d’avoir atteint le sommet n’a duré qu’un court instant après lequel il nous fallait à nouveau nous remettre au travail.
En réalité l’ascension ne fut terminée que le lendemain, lorsque, après un pénible bivouac à 4300 m à la descente, et après de longues heures de travail soutenu et pas mal de dangers, nous pénétrâmes dans la grotte de glace de l’Aiguille du Midi.
Ce n’est que là que l’ascension était vraiment terminée et nous étions en sécurité, et cette idée nous arracha un immense hurlement d’allégresse... La montagne s’est de nouveau laissée approcher.
L’objectif était atteint, et nous étions tous en bas, intacts.
J’aimerai exprimer toute ma sincère gratitude envers tous ceux qui ont crus en nous et qui nous ont soutenus, en 2007 et au cours de cette ascension-ci. A ces moments, le 8 septembre 2009, à 16h17, vous étiez avec nous au sommet.
Cette ascension qui a permis à un homme en chaise roulante d’arriver au sommet du Mont Blanc (4810 m) fut un succès unique en son genre. Une ascension basée sur la solidarité, l’amitié, les rêves, les valeurs et les responsabilités partagées, l’abnégation de toute l’équipe afin d’atteindre cet objectif quasiment impossible.
Après cette expérience, je peux encore confirmer, oui, nous pouvons :
- rêver;
- affronter les défis les plus difficiles;
- étudier, programmer et réaliser un projet novateur;
- se donner à fond et travailler avec dévouement afin d’atteindre les objectifs fixés;
- partager les efforts, les moments difficiles et les risques;
- choisir de poursuivre nos objectifs et nos rêves jusqu’au bout;
- continuer à progresser malgré toutes les difficultés et les obstacles.
Ce sont ces mêmes qualités et relations humaines qui nous permettent de construire des liens solides et honnêtes avec nos proches, nos amis et nos partenaires. Ceux qui nous permettent d’aller en avant et d’affronter avec succès les problèmes quotidiens dans notre vie de tous les jours.
Genève, le 31 octobre 2009
Yvan Kojouharov
Voir l'album photo
La vidéo:
Voici leur récit:
Le 8 septembre 2009, à 16h17, Yvan Kojouharov (en chaise roulante depuis 1990
suite à un accident de montagne) avec ses amis - 33 alpinistes bulgares et le guide
de haute montagne Jean Troillet - ont franchi le plus haut sommet des Alpes : le
Mont Blanc (4 810 m).
L’ascension commença à 1h30 du matin à partir du refuge des Cosmiques (3’613 m), et après 6 heures d’évolution à la lumière des lampes frontales, à 7h15, l’équipe arriva à l’épaule menant au sommet du Mont Blanc du Tacul (4’248 m).
A partir de là, par une traversée horizontale et un dangereux passage de séracs à la base de la pente, l’équipe pénétra dans la face du Mont Maudit (4’465 m).
Ici la pente se redresse, la trace suit une raide diagonale devenant verticale vers la fin. Les manipulations de cordes, de l’équipement spécialisé et les passages des différentes formations neigeuses rendaient difficile la progression et l’assurage de la luge.
Malgré quelques moments assez délicats et certaines difficultés imprévues, vers 10h30, nous arrivâmes au col du Mont Maudit et c’est là que, pour la première fois, nous pûmes jeter un coup d’œil au delà de « l’arrête » qui, jusqu’à présent, nous cachait la partie finale de notre course.
A partir de cette arrête commence le passage le plus technique: une longue et délicate traversée de la pente inclinée menant vers le col de la Brenva (4’303 m) où nous attendait le camp dressé pour le bivouac du retour. A 12h30, après un bref repos au camp commença la dernière partie de l’ascension. A ce moment, après 14 heures d’efforts en altitude, les forces commençaient à s’épuiser, et l’énorme pyramide sommitale s’élevait au-dessus de nous, impressionnante et écrasante.
En même temps les conditions météorologiques étaient excellentes – soleil et très peu de vent. Un dernier effort et, à 16h17, nous voilà au sommet, à 4810 m au-dessus de la mer.
C’était pour nous tous un moment très fort et plein d’émotion. Ensemble nous avions atteint un objectif très difficile, presque impossible, le fruit d’une longue préparation de plus de trois ans. En fait, malgré l’émotion, la satisfaction d’avoir atteint le sommet n’a duré qu’un court instant après lequel il nous fallait à nouveau nous remettre au travail.
En réalité l’ascension ne fut terminée que le lendemain, lorsque, après un pénible bivouac à 4300 m à la descente, et après de longues heures de travail soutenu et pas mal de dangers, nous pénétrâmes dans la grotte de glace de l’Aiguille du Midi.
Ce n’est que là que l’ascension était vraiment terminée et nous étions en sécurité, et cette idée nous arracha un immense hurlement d’allégresse... La montagne s’est de nouveau laissée approcher.
L’objectif était atteint, et nous étions tous en bas, intacts.
J’aimerai exprimer toute ma sincère gratitude envers tous ceux qui ont crus en nous et qui nous ont soutenus, en 2007 et au cours de cette ascension-ci. A ces moments, le 8 septembre 2009, à 16h17, vous étiez avec nous au sommet.
Cette ascension qui a permis à un homme en chaise roulante d’arriver au sommet du Mont Blanc (4810 m) fut un succès unique en son genre. Une ascension basée sur la solidarité, l’amitié, les rêves, les valeurs et les responsabilités partagées, l’abnégation de toute l’équipe afin d’atteindre cet objectif quasiment impossible.
Après cette expérience, je peux encore confirmer, oui, nous pouvons :
- rêver;
- affronter les défis les plus difficiles;
- étudier, programmer et réaliser un projet novateur;
- se donner à fond et travailler avec dévouement afin d’atteindre les objectifs fixés;
- partager les efforts, les moments difficiles et les risques;
- choisir de poursuivre nos objectifs et nos rêves jusqu’au bout;
- continuer à progresser malgré toutes les difficultés et les obstacles.
Ce sont ces mêmes qualités et relations humaines qui nous permettent de construire des liens solides et honnêtes avec nos proches, nos amis et nos partenaires. Ceux qui nous permettent d’aller en avant et d’affronter avec succès les problèmes quotidiens dans notre vie de tous les jours.
Genève, le 31 octobre 2009
Yvan Kojouharov
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La vidéo: