Le Piz Badile est un sommet mythique des Alpes, une des plus grandes faces Nord des Alpes selon le guide, aujourd'hui disparu, Gaston Rébuffat.
Et c'est juste du rocher, 800 mètres de haut même si la première ascension passait par un glacier autrefois plus important.
L'objectif est la voie Cassin (TD, 6a) dont la première avait été réalisée en 1937 dans des conditions tragiques puisqu'après avoir passé deux nuits dans la face, les membres d'une des deux
cordées étaient morts d'épuisement lors de la descente.
Le Piz Badile culmine à 3308m et trace la frontière entre la Suisse et l'Italie dominant le lac de Côme d'un coté et le massif de la Bernina et St Moritz de l'autre.
Avec Louis qui me guidait nous sommes partis le lundi de Chamonix pour arriver en fin d'après midi au refuge Furä à 1900m, découvrant au fur et à mesure de la montée la face du Piz Badile que
l'on ne voit pas vraiment de la vallée. Après une courte marche exploratoire au dessus du refuge, la journée s'est finie par un sublime coucher de soleil.
Départ en fin de nuit à 4h45, au pas de course pour être sûr d'être dans les premiers dans la voie. Nous prenons la tête, suivie d'une cordée de pyrénéens. Et l'ascension commence, les longueurs
de 50m s'enchainent, les unes après les autres (il y en a plus de 20...). Un véritable océan de rocher, vertical, qui s'élève, lentement, au dessus du glacier en dessous.
L'expérience de Louis et son ascension de la semaine précédente paie, on ne perd pas de temps dans la recherche de l'itinéraire de ce fantastique cheminement. On passe le premier bivouac de
Cassin puis le second et on ne peut pas ne pas penser à ceux qui encore aujourd'hui passent un temps considérable dans cette face.
Après la grande cheminée, on rejoint finalement l'arrête Nord, haut dans la face, que l'on remonte jusqu'au sommet. Nous y sommes arrivés à 11h40, 5h30 après le début de l'attaque, près de 1500m
au dessus du refuge ! Quelle vue et quel plaisir d'être là, au sommet.
Bientôt il faut penser à redescendre et il n'y a pas de voie simple. Le beau temps et la forme aidant, Louis choisit de redescendre par l'arête Nord. Une nouvelle course en tant que telle,
désescalade, rappels se succèdent. Nous croisons des cordées qui montent encore, sans doute des nuits de bivouac au sommet en perspective. Nous voyons aussi des cordées encore dans la voie
Cassin. Après plus de trois heures de descente, nous voilà à nouveau sur le plancher des vaches. Pause au refuge puis on retrouve la voiture, prêts pour la route de retour vers Chamonix.
Une fantastique expérience de montagne! Un grand merci à Louis
Thierry, accompagné de Louis Laurent, guide de haute montagne.
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